La curiethérapie

Elle consiste à implanter dans la prostate des grains radioactifs sous contrôle échographique. Chaque grain radioactif entraîne une irradiation très focalisée sur quelques millimètres autour de lui. La concentration de grains radioactifs permet de traiter la prostate dans sa totalité de façon homogène avec une faible irradiation des organes de voisinage, notamment le rectum et la vessie.La curiethérapie est indiquée dans les formes précoces de cancer. Il est important que la prostate ne soit pas trop grosse ( poids estimé < 50 à 60 grammes) pour bien pouvoir la traiter. Le patient ne doit avoir de problèmes de hanches, d’antécédent d’adénome de la prostate opéré, ni de difficultés à uriner avant la curiethérapie.

Trois à six semaines avant la date prévue de la curiethérapie, une échographie endorectale est faite pour étudier la morphologie, le volume et la position de la prostate. Elle permet de calculer le nombre et la position exacte des grains à implanter avec l’aide d’un logiciel spécial: c’est ce qu’on appelle l’étude dosimétrique prévisionnelle.
Quatre jours avant le début de la curiethérapie, un régime sans résidus est prescrit complété le jour même de l’implant par un lavement évacuateur. Un traitement antibiotique est débuté le même jour. L’implantation est réalisée sous anesthésie générale au bloc opératoire dans les mêmes conditions que l’échographie. Une sonde urinaire est mise en place. Les aiguilles chargées de grains sont ensuite introduites les unes après les autres. Une radiographie de la région prostatique est réalisée afin de vérifier leur disposition.
Au réveil, on peut ressentir une pesanteur dans le bas ventre, avoir du sang dans les urines ou encore une ecchymose du scrotum. Ces inconvénients temporaires sont liés à l’insertion des aiguilles. Le patient peut avoir des troubles urinaires comme une difficulté à uriner, des envies fréquentes ou une diminution du jet Ces troubles sont le plus souvent transitoires, ils apparaissent quelques jours après l’implantation et atteignent un maximum entre le 1er et 2e mois puis disparaissent. Ces effets sont liés au gonflement de la prostate du fait de l’hématome et de l’œdème.
Les séquelles urinaires (difficultés pour vider sa vessie après 6 mois) et sexuelles (difficulté pour obtenir des érections satisfaisantes) après curiethérapie existent mais sont rares, ce qui représente son principal atout. Ces effets indésirables sont dépistés lors des consultations qui ont lieu régulièrement après la mise en place des grains.
Elle est réalisée grâce aux dosages répétés du PSA dans le sang. Les résultats de la curiethérapie sont bons : à 10 ans, ils sont comparables à ceux de la chirurgie par prostatectomie totale.
Les patients traités par curiethérapie sont souvent inquiets sur les risques d’irradiation pour les membres de leur famille ou leur entourage. Même si les grains implantés restent en place à demeure, le patient n’est pas radioactif et peut donc se déplacer, voyager et vivre avec d’autres personnes sous le même toit. La seule précaution à prendre concerne les enfants en bas âge et les femmes enceintes avec lesquels le contact physique étroit doit être réduit les deux premiers mois. A quelques centimètres du bassin, il n’existe plus d’irradiation détectable. Le risque de migration des grains dans les urines ou le sperme est faible; la surveillance des urines et le port de préservatif sont néanmoins recommandés le premier mois suivant l’implant. A distance de l’implantation, une diminution du volume de l’éjaculation est fréquente.

Il est nécessaire de prévenir le centre de traitement avant toute intervention chirurgicale abdominale pendant une période d’environ 2 ans. De même, en cas de décès, le patient est averti de la nécessité d’une inhumation plutôt que d’une crémation pendant la première année suivant l’implantation uniquement.