Les complications de la prostatectomie

Toute intervention chirurgicale comporte des risques et le patient doit en être informé même s’ils sont peu fréquents.

Celles-ci peuvent être les suivantes :

  • Une infection ou un hématome au niveau de la plaie. Pour les éviter, des drains (petits tuyaux) sont placés au niveau de l’incision pendant 2 à 3 jours. Ils permettent d’évacuer les liquides biologiques (sang, lymphe…).
  • Le fonctionnement normal du sphincter et du muscle de la vessie peut être endommagé momentanément. Il faut laisser un temps suffisant pour la cicatrisation des sutures. Pour cela, une sonde urinaire est laissée en place pendant 5 à 10 jours. Après l’intervention, le patient peut avoir des difficultés à retenir ses urines (fuites urinaires) car le sphincter ne se contracte plus suffisamment. Ce mauvais fonctionnement est de durée variable d’un patient à l’autre. Il s’améliore rapidement durant les 2 premières semaines puis plus progressivement dans les mois qui suivent.
  • L’incontinence de nuit est possible après l’intervention mais elle s ‘améliore plus rapidement que l’incontinence diurne.
  • Les phlébites sont possibles comme après toute intervention. On les prévient par des injections d’héparine et le port de bas de contention.


  • L’incontinence urinaire permanente et définitive après une prostatectomie est rare : moins de 3% des patients. Elle se limite le plus souvent à des fuites lors d’efforts particuliers. La continence s’améliore avec le temps, il faut un délai de 6 mois pour envisager un traitement éventuel. Une rééducation urinaire débutée après l’intervention peut accélérer le retour à une continence normale. Si les fuites restent importantes au bout de 6 mois, la mise en place d’une prothèse du sphincter peut être envisagée.
  • Les troubles sexuels sont fréquents après l’intervention. Il s’agit de troubles de l’érection. En effet, les vaisseaux et les nerfs qui permettent l’érection passent de chaque côté de la prostate et il est parfois nécessaire de les enlever si les cellules cancéreuses sont proches et risquent de les avoir atteints. Mais même s’ils ont pu être laissés en place lors de l’intervention, un délai de 6 mois peut être nécessaire pour retrouver une fonction sexuelle normale. Si le patient est impuissant après l’intervention, il existe des médicaments qui permettent de résoudre ce problème. D’autre part, la prostatectomie enlève complètement la prostate et les vésicules séminales. Or ces deux organes sécrètent la majeure partie du liquide de l’éjaculation. Cette intervention supprime donc définitivement l’éjaculation mais n’ôte pas la sensation de plaisir. Il n’est pas facile de parler de sa sexualité ni d’accepter des modifications de sa vie sexuelle. Le patient peut rencontrer un psychologue, un urologue-andrologue ou un sexologue. Il existe des moyens efficaces pour pallier à ces conséquences sexuelles.