La recherche sur l'immunothérapie

L’utilisation de l’interféron et de l’IL2 a permis une amélioration des résultats des traitements pour les cancers à un stade avancé. Avec une meilleure compréhension des phénomènes immunologiques qui régulent la croissance tumorale et l’identification de protéines entraînant une réaction du système immunitaire, de nouvelles stratégies thérapeutiques plus spécifiques et/ou moins toxiques sont aujourd’hui à l’étude.

Un anticorps est une molécule naturelle qui reconnaît spécifiquement une autre molécule, l’antigène. Notre système immunitaire produit des anticorps dirigés contre les bactéries et les virus. On sait que les cellules cancéreuses portent des antigènes spécifiques (que l’on ne retrouve pas sur les cellules normales) mais notre organisme a du mal à produire des anticorps efficaces dirigés contre eux.

Depuis quelques années on sait produire des anticorps spécifiques très purs : les anticorps monoclonaux. Ces anticorps sont déjà utilisés de manière fréquente dans le traitement de certains lymphomes ou des cancers du sein.

Pour le cancer du rein, il s’agit d’un anticorps dirigé contre un antigène fréquemment rencontré à la surface des cellules tumorales : la protéine G250. Cet anticorps purifié est actuellement étudié seul pour essayer de stimuler les défenses naturelles de l’organisme contre les cellules cancéreuses. Il est aussi à l’étude couplé avec un radioélément (Iode 131). Le but de cette technique est d’irradier spécifiquement les cellules tumorales. L'anticorps reconnaît l'antigène qui est la marque distinctive de la cellule tumorale par rapport aux cellules normales de son entourage: il apporte le radio-élément au contact de la cellule cancéreuse et induit spécifiquement sa destruction, tout en épargnant les cellules saines de voisinage. L’avantage majeur de cette technique est de délivrer des doses de radiothérapie uniquement aux cellules cancéreuses et d’épargner les cellules saines.
L’objectif de cette voie de recherche est de renforcer une réaction du système immunitaire contre les cellules du cancer du rein.Le but de cette vaccination thérapeutique est d’amener le système immunitaire à éliminer les cellules cancéreuses. Pour cela, on cherche à immuniser l’organisme en lui présentant des fragments de cellule cancéreuse.

Cette vaccination pourrait renforcer l’efficacité du traitement et/ou prévenir la survenue des récidives. La mise au point de ce vaccin est en cours d’étude.
La greffe de cellules souches hématopoïétiques (ou greffe de moelle osseuse) est une autre forme d'immunothérapie. Le but de cette technique n'est pas de stimuler le système immunitaire du patient mais de le modifier pour qu'il détruise les cellules cancéreuses. Il s'agit donc de greffer de nouveaux globules blancs produits par les cellules souches du donneur qui vont considérer les cellules cancéreuses du receveur comme des cellules étrangères et les détruire. On appelle ce mécanisme une réaction greffon contre tumeur.

Les limites de cette technique sont sa toxicité car il faut utiliser des traitements immunosuppresseurs puissants (le patient est donc en déficit immunitaire sévère) pour permettre à l'organisme de tolérer la greffe ; de plus, il faut l'existence d'un donneur compatible.