L'immunothérapie
Le cancer du rein est l’un des rares cancers où exceptionnellement, des cas de guérison spontanée (sans traitement) ont été constatés. De même, on a pu observer, de façon rarissime, la disparition spontanée de métastases après que la tumeur cancéreuse du rein ait été enlevée. Ces observations suggèrent que le système immunitaire du patient joue un rôle important dans le contrôle de la croissance du cancer du rein. En effet, le système immunitaire est constamment à la recherche de cellules anormales dans l’organisme pour les détruire. Malheureusement, ce système de défense de l’organisme n’est pas assez efficace puisque des tumeurs cancéreuses peuvent se développer. C’est pourquoi on utilise dans certains cas des traitements capables de stimuler le système immunitaire comme l’interféron alpha et l’interleukine 2.Ces traitements qui entrainent des effets secondaires importants, ne sont plus très souvent utilisés en première intention. Ils sont plus souvent prescrits aux patients jeunes et en très bon état général.
L’interféron est une molécule qui est sécrétée naturellement en petites quantités par le système immunitaire. Sa sécrétion est augmentée quand le système immunitaire est stimulé, lors d’une infection virale par exemple. Il a pour propriétés d’augmenter la capacité de destruction par les macrophages (globules blancs), de stimuler l’activité anti-tumorale des lymphocytes (cellules sanguines du système immunitaire) et de rendre le système immunitaire plus sensible et réactif.Il est administré dans le traitement du cancer rénal à des doses comprises entre 5 et 20 millions d’unités trois fois par semaine en injections sous-cutanées que le patient peut facilement se faire lui-même, s’il le souhaite ou par une infirmière. La tolérance est variable en fonction des patients. Les effets secondaires principaux sont les suivants : une fatigue, un syndrome grippal (fièvre, frissons, douleurs articulaires et musculaires) après les injections, des troubles neuropsychiques (syndrome dépressif, confusion mentale, vertiges, tremblements), une perte de cheveux, une baisse de globules blancs et des plaquettes, des troubles de la glande thyroïde, une hypotension artérielle. Toutes ces manifestations sont réversibles à l’arrêt du traitement.
L’interleukine 2 (IL2) est une molécule naturellement produite par un certain type de globules blancs appelés lymphocytes CD4. Elle a pour effet d’augmenter la production et la maturation des globules blancs et de rendre le système immunitaire plus sensible et réactif.Elle est administrée à des doses variant entre 9 et 18 millions d’unités par jour, soit par perfusion intra-veineuse, soit par injections sous-cutanées, pendant 5 à 6 jours consécutifs, répétées toutes les semaines ou toutes les 3 semaines. Les principaux effets secondaires qui peuvent survenir lors du traitement par IL 2 sont les suivants : frissons, fièvre, courbatures après les injections qui sont bien contrôlées par la prise de paracétamol (doliprane, efferalgan…), hypotension artérielle, troubles de la fonction rénale, œdème pulmonaire, oedèmes des chevilles, diarrhées, rougeur de la peau. Ces manifestations sont variables en fonction des patients et plus marquées lors des perfusions que lors de l’administration sous-cutanée. Elles sont réversibles à l’arrêt des traitements.