Mieux comprendre
Le but est de mieux comprendre les mécanismes cellulaires qui entraînent l’apparition de la tumeur maligne et qui peuvent expliquer son développement. Les découvertes dans ce domaine peuvent ensuite déboucher sur la mise au point de tests diagnostiques plus performants, de tests de dépistage qui n'existent pas actuellement, de marqueurs pronostiques qui permettraient de mieux adapter les traitements et sur la découverte de nouveaux traitements plus spécifiques et plus efficaces.
Cette recherche est plus difficile pour le mésothéliome puisque c’est un cancer rare et que cet organe n'est pas facile à biopsier et à étudier. Elle fait appel à différents domaines comme la biologie moléculaire, l'analyse génomique (microarrays), l'analyse protéomique des cellules cancéreuses.
A l’heure actuelle, la valeur diagnostique de ces marqueurs doit encore faire l’objet d’évaluation et n’est pas réalisée en pratique courante. Mais il est recommandé de rechercher l’expression d’au moins deux marqueurs spécifiques de la cellule mésothéliale (EMA, cytokératines 5 et 6, calrétinine) associée à la négativité de deux marqueurs glandulaires (ACE, CD15, BerEP4, TTF1). En France, une procédure de relecture des lames est organisée sous l’égide du Groupe Mésopath.
Aucun marqueur tumoral n’est pour l’heure validé dans le MPM. Le dosage sanguin et/ou dans le liquide pleural des peptides dérivés de la mésothéline est intéressant. Les taux pourraient être corrélés à l’importance de la masse tumorale mais le dosage n’est toujours pas validé en pratique courante.
L'analyse par micro-arrays des cellules cancéreuses permet de mettre en évidence des anomalies d'expression des gènes. Certaines études ont montré que les cellules exprimant de façon importante le récepteur à l’EGF sont associées à un pronostic plus grave et à une plus grande sensibilité aux traitements par inhibiteurs de l’EGF-R/HER 2 comme le Géfitinib et l’Erlotinib. Il en est de même pour les cellules malignes présentant une surexpression du marqueur PDGF associées à un pronostic plus grave et qui pourraient bénéficier d'un traitement par Imatinib. L’identification de fortes concentrations de VEGF dans le mésothéliome pleural a conduit à évaluer plusieurs agents anti-angiogéniques. A côté du thalidomide et du PTK787, le bevacizumab (Avastin®) est le plus prometteur. Tous ces produits ont fait l’objet d’essais cliniques avec des résultats variables. D’autres essais sont en cours d’évaluation. Ce type d'analyse pourrait, dans un futur proche, permettre au médecin de mieux adapter le traitement du patient.