Chirurgie des métastases hépatiques

Les métastases hépatiques représentent la principale cause de décès par cancer colorectal. En l’absence de tout traitement, la survie moyenne d’un cancer colorectal avec métastases hépatiques est de 9 mois.L’ensemble de la chimiothérapie des cancers colorectaux, a été profondément modifié ces dernières années, en particulier en ce qui concerne les traitements métastatiques avec maintenant trois lignes de chimiothérapie active. Tout le monde s’accorde pour proposer des protocoles agressifs chez les patients ayant une maladie potentiellement opérables ou non opérable utilisant l’association du 5 FluoroUracile (5FU) et de l’acide folinique avec soit l’Irinotecan (Folfiri) soit avec de l’Oxaliplatine (Folfox) et parfois même l’utilisation du Bevacizumab qui est un nouveaux médicament dont l’action est de détruire les vaisseaux qui entoure la tumeur. L’avènement de ces protocoles de chimiothérapies néoadjuvantes ou d’induction (avant d’opérer les métastases) bien plus efficaces et dont le but de réduire le nombre et la taille des métastases a modifié le pronostic des cancers du colon.

Dans le traitement des métastases hépatiques, une résection chirurgicale complète est associée à un taux de mortalité bas et avec un gain de survie d’environ 40% à 5 ans. Le but de cette chirurgie est d’enlever toutes les métastases si possible avec une marge de sécurité de 1 cm. La récidive est malheureusement fréquente (2/3 des patients opérés) mais cette chirurgie peut être répétée si besoin. La seule limitation est la nécessité de conserver au moins 25% du parenchyme hépatique normal pour éviter la survenue d’une insuffisance hépatique.Les meilleurs candidats pour ce traitement sont les patients avec moins de 4 lésions, de moins de 5 cm de diamètre, qui apparaissent plus de 2 ans après un premier traitement pour un cancer colorectal, sans maladie hépatique et avec un taux d’ACE < 100 ng/ml. Ces patients ne représentent que 15 à 20% des patients présentant des métastases hépatiques.
En plus des techniques de destructions locales comme la radiofréquence surtout, mais aussi la cryothérapie et le laser (techniques limitées dans leur volume, mais précises) : permet de traiter certains cas avec métastases hépatiques multiples, bilatérales et éparses dans le foie, mais également l’amélioration des techniques chirurgicales au sens large du terme, ont transformé le paysage du traitement des métastases hépatique d’origine colorectale : actuellement 30 à 40% des patients peuvent être traités dans une optique curative. Il existe même une possibilité d’hypertrophier le foie restant pour améliorer son fonctionnement par embolisation portale.