Chimiothérapies

 

Le but de ce traitement est de limiter la prolifération des plasmocytes malins. L’ association de plusieurs produits de chimiothérapie permet de faire diminuer le volume de la tumeur ce qui procure un bénéfice durant plusieurs mois ou années. Mais il n’entraîne pas de guérison et le myélome finit par devenir résistant au traitement. Les protocoles de chimiothérapie les plus utilisés sont :

  • Le protocole d’Alexanian qui est l’association d’un agent alkylant (Melphalan) avec de fortes doses de corticoïdes. Il a l’avantage d’être le mieux toléré. Il est proposé de façon consensuelle chez le sujet de plus de 70 ans
  • Le protocole VAD qui est l’association de vincristine, d’adriamycine et de dexaméthasone n'est plus utilisé mais remplacé par :
  • Le velcade® en association avec des corticoides, est utilisé en traitement de première ligne. Il permet la mise en rémission complète dans environ 30% des cas. Il est administré en perfusion : un cycle de 4 injections à répéter 6 fois. Les effets secondaires les plus fréquents sont une thrombopénie et une neuropathie.
  • La thalidomide qui peut être utilisé en première ligne en association avec un alkylant et des corticoïdes ou seul en traitement d'entretien d'un rémission. L'administration est orale. Les effets secondaires sont surtout de type neurologiques (polyneuropathie).
  • Le Revlimid® est un traitement oral utilisé en cas de contre indication à la thalidomide (pour l'instant) Il sera prochainement utilisé en traitement de première ligne en association avec des corticoïdes. Il est utilisé en cas de myélome en réévolution après plusieurs lignes de traitement
  • Le Melphalan à haute dose (Intensification) : Il permet d’obtenir une très puissante réduction de la masse tumorale et d’offrir des rémissions durables. C'est un traitement de consolidation qui nécessite que la maladie est préalablement répondu à la chimiothérapie. Il représente encore le traitement de référence pour les patients de moins de 65 ans. Les doses utilisées imposent la réalisation d’une autogreffe de moelle osseuse (réinjection de cellules souches prélevées chez le patient par prélèvement sanguin)

 

Ces traitements nécessitent la pose d’un cathéter pour pouvoir être administré en toute sécurité et ils exposent aux effets secondaires habituels de toute chimiothérapie.

 

En savoir plus: les cathéters

En savoir plus :  les effets secondaires de la chimiothérapie

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Les cathéters

 

Un cathéter est un tuyau stérile, fin, que l’on introduit dans une veine, sous anesthésie locale par un médecin; il est appelé central quand il est situé dans une veine de gros calibre proche du cœur (base du cou ou haut de la cuisse plus rarement). Le cathéter permet d’administrer rapidement, et avec plus de sécurité les médicaments de chimiothérapie et autres (antibiotiques, anti-émétiques…). Il permet aussi de faire les prises de sang et d’administrer les transfusions. Il évite d’avoir à faire des piqûres à répétition dans le bras.

Le cathéter est posé dès la chimiothérapie d'induction et laissé en place jusqu’à la fin du traitement.

Il existe deux types de cathéters :

  • le cathéter simple dont l’extrémité sort sous la clavicule :
Le cathéter simple nécessite une surveillance et une hygiène attentive et est préféré quand le traitement est de courte durée. Il doit être changé régulièrement. Le patient peut prendre sa douche avec certaines conditions. Il y a plus de risque d'infection qu'avec le site implantable.
  • le cathéter à site implantable (portacath) qui se termine par un petit réservoir sous la peau par lequel on injecte les produits :
Le portacath permet au patient d'avoir une vie plus simple en dehors de l'utilisation. Il est posé dans un bloc opératoire par un chirurgien et peut être laissé en place après les traitement pendant quelques années. Il peut être réutilisé en cas de rechute.
 

Les complications possibles dans les deux cas sont la survenue d’un pneumothorax (présence d’air autour du poumon), saignement lors de la pose (moins de 1% des cas), infection ou phlébite (formation d’un caillot obstruant une veine) se traduisant par une douleur, un gonflement, une rougeur au niveau du cathéter. Un bleu et/ou une gêne douloureuse peuvent survenir après la pose du cathéter. Ils disparaissent en quelques jours.

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Les effets secondaires de la chimiothérapie

 

Les médicaments de chimiothérapie sont des produits qui ont pour propriété de détruire les cellules qui se multiplient rapidement, comme les cellules cancéreuses. Mais il existe dans l’organisme des cellules saines qui se multiplient rapidement comme les cellules du tube digestif ou les cellules de la moelle osseuse et les médicaments vont agir aussi bien sur les cellules cancéreuses que sur les cellules saines, entraînant des effets indésirables ou secondaires.

Les principaux effets secondaires sont les suivants :

  • nausées, vomissements (par effet toxique du produit) immédiatement ou plus retardé par rapport à la prise. Voire quelques fois avant la prise (vomissements réels mais d'origine anxieuse)
  • inflammation ou ulcérations dans la bouche (qui dure le temps que les cellules de l'épithélium (revêtement du tube digestif ) se reforme)
  • diarrhées ou constipation
  • perte des cheveux et des poils
  • baisse des globules blancs, globules rouges, plaquettes (cellules du sang produites par la moelle osseuse)
  • fatigue
  • problème au niveau du système nerveux (polynévrite)
  • problème au niveau des reins
  • douleurs articulaires ou musculaires.

 

Ces effets sont certes fréquents, mais temporaires et modérés et non obligatoires. Ils varient d'un produit à l'autre, d'un patient à l'autre voir même d'une cure à l'autre. Ils peuvent pour certains être contrôlés par des traitements (anti-émétiques pour les vomissements, antalgiques pour les douleurs…. Pour d'autres un traitement préventif peut être utilisé.