Les nouveaux traitements
L’arrivée de l’Imatinib a modifié totalement l’approche thérapeutique de la LMC. Le Glivec est devenue incontournable dans l’élaboration des stratégies de traitement. Ceci dit, l’utilisation du Glivec seul ne permet peut-être pas d'obtenir une rémission prolongée et durable sur le long terme (plusieurs années). La recherche dans ce domaine se poursuit.
De nouvelles molécules à associer ou pas à l’Imatinib sont actuellement en cours d’évaluation. Parmi celles-ci, on trouve :
- Nouveaux inhibiteurs de la tyrosine kinase: le dasatinib (Sprycell), le nilotinib (Tasigna) et de nouvelles molécules en cours de développement dont l’adaphostin synergique avec l’imatinib.
- Des analogues nucléosidiques comme la Troxacitabine et la Clofarabine; ces molécules sont en cours d’évaluation dans le traitement des LMC en phase d’acutisation.
- Homoharringtonine: C’est un alcaloïde végétal. Il inhibe la croissance des clones malins en favorisant la mort cellulaire (apoptose) des cellules cancéreuses. Il est étudié en association avec l’interféron alpha et l’aracytine dans le traitement de la phase chronique de la LMC.
- Decitabine: Il inhibe l’hyperméthylation des gènes régulant la prolifération et la différenciation cellulaire qui est un phénomène fréquent au sein des cellules cancéreuses.
- Les inhibiteurs de la Farnésyl Transférase : L’inhibition de la Farnesyl Transférase entraîne l’inactivation de la protéine Ras dont la synthèse est un des résultats de l’activité tyrosine kinase de bcr/abl. Deux agents sont actuellement en cours d’évaluation.
- Les dérivés de l’Arsenic : Ils favorisent la survenue de la mort cellulaire(apoptose) des cellules malignes. Ils sont synergiques avec l’Imatinib et leur association est en cours d’évaluation.
- Inhibiteurs de protéasome : Ces enzymes sont responsables de la dégradation des protéines. Leur inhibition entraîne une diminution de l’expression de bcr/abl et favorise la mort cellulaire. Des essais sont actuellement en cours chez les patients résistants à l’Imatinib.
- Vaccins peptidiques: Le but de cette « vaccination » est de provoquer une réaction immunitaire anti-tumorale en stimulant les lymphocytes T avec des protéines spécifiques des cellules malignes. La protéine des gènes bcr/abl est un bon candidat pour cette technique car elle est spécifique de la LMC et n’est pas exprimée par les cellules normales. Des essais sont actuellement en cours.
- Interféron-alpha pégylé : Le rajout d’une molécule de polyéthylène glycol (PEG) à la molécule d’interféron prolonge sa durée de vie et permet une administration hebdomadaire. Cette nouvelle formulation faciliterait sa tolérance et améliorerait son efficacité. Elle est en cours d’étude dans la LMC seule ou en association.